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Une explication de la catastrophe de Tchernobyl par les monopôles magnétiques

Classé dans : Physique — Sebastiao Correia 28 août 2006 @ 23:45
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Des anomalies inexpliquées dans la version officielle de la catastrophe conduisent des chercheurs à proposer une nouvelle explication dans laquelle les monopôles magnétiques joueraient un rôle.

Le rapport officiel sur l’explosion de Tchernobyl aurait omis les faits suivants

  1. il y a eu 2 explosions (et non une seule), et la première s’est produite à l’extérieur du réacteur, dans la salle des machines et n’est pas de nature nucléaire,
  2. les câbles électriques ont été attirés par le circuit de vapeur,
  3. il y a eu peu de dégâts dans le réacteur et la température y a été relativement faible (moins de 300°C) ce qui poussent à penser que les interactions fortes n’ont pas joué un rôle important ici,
  4. une partie importante du combustible nucléaire a disparu (plusieurs dizaines de tonnes d’uranium),
  5. le combustible nucléaire récupéré a été enrichi en uraniu 235 à hauteur de 27% (alors qu’il n’aurait dû l’être que de 1.1%),
  6. des éléments chimiques étrangers sont apparus, en particulier de l’aluminium (non présent dans la construction du réacteur), et des métaux sont apparus dans le graphite de ralentissement des neutrons qui était très pur à l’origine,
  7. pendant plusieurs jours, des témoins rapportent une intense lumière étrange au-dessus du réacteur,
  8. le rapport des concentrations Césium 134 / Césium 137 est de 20% plus élevé dans le nuage après l’explosion que dans le réacteur avant l’explosion.
  9. enfin, le rapport n’explique pas de manière satisfaisante le subit emballement du réacteur.

Selon la thèse officielle, l’accident est dû à une instabilité causée par

  1. une inhomogénéité de la densité de neutrons créée par la descente des barres, ce qui a produit une inhomogénéité de la puissance émise dans le réacteur,
  2. un coefficient de vapeur (rapport du changement de réactivité au changement de densité de vapeur) positif et élévé dû à l’augmentation locale de la puissance.

Or l’article démonte ces deux causes : Le problème des inhomogénéités a été étudié dès le début de l’industrie nucléaire et Fermi a montré que celles-ci sont relativement peu importantes. La courbe théorique et expérimentale décrivant la variation de la réactivité en fonction de la densité de vapeur rend improbable un emballement du réacteur suite à une baisse de la densité de vapeur. Et même dans le cas où le coefficient varie comme le dit le rapport officiel, le calcul montre que la catastrophe aurait été beaucoup moins rapide.

Les nouvelles hypothèses sur la catastrophe de Tchernobyl proposées par ces chercheurs semblent rendre compte des tous les faits omis dans le rapport officiel. Celles-ci sont que

  • l’explosion responsable de la catastrophe a eu lieu dans la salle des machines, et non dans le réacteur, et est probablement due à un court-circuit,
  • des monopôles magnétiques sont produits lors de cette décharge électrique et leur caractéristique de lepton expliquerait les transmutations par interaction faible.

Conséquences : Si ces explications s’avèrent correctes, elles pourraient avoir un impact sur notre compréhension des transmutations à basses énergies et déboucher sur de nouveaux procédés d’enrichissement de l’uranium ou de traitement des déchets nuclaires.


Les monopôles magnétiques sont des particules hypothétiques qui n’ont pas encore été observées. Pierre Curie en 1894 déjà , avait postulés des charges magnétiques nord ou sud isolées. En 1931, Dirac a calculé la charge magnétique d’un monopôle et a trouvé que g=n/2 . 137e, où n est un nombre entier et e est la charge électrique de l’électron. En 1974, t’Hooft et Poliakov prévoit l’existence d’un monopôle lourd qui serait à l’origine du Big-Bang. Plus récemment, Lochak a calculé l’équation d’un monopôle magnétique en introduisant une loi d’interaction du champ électromagnétique avec une charge magnétique. Ce monopôle serait de masse nulle (donc possible à créer avec de faibles énergies) et de type leptonique (pouvant ainsi intervenir dans les interactions faibles).

Des expériences récentes portant sur les effets d’une décharge électrique de quelque kV à travers une bandelette métallique enfermée dans une éprouvette en polyéthylène remplie d’eau semblent apporter un début de réponse aux anomalies non expliquées par le rapport officiel :

  1. la décharge électrique produit une explosion violente,
  2. ils se forme une sorte de foudre en boule durable, lumineuse composée de nouveaux éléments chimiques non présents dans l’éprouvette,
  3. ces éléments chimiques se retrouvent dans la bandelette métallique,
  4. si on dissout un sel d’uranium dans l’eau de l’éprouvette, l’uranium est enrichi en uranium 235 dans des proportions comparables à celles observées à Tchernobyl,
  5. différents indices montrent la nature magnétique du rayonnement émis lors de la décharge…

L’article est publié dans la revue Fusion n°110 de mai-juin 2006, p. 43.

5 commentaires

  1. Fichtrement intéressant! Je renvois les lecteurs aux moins complets mais tout aussi captivants « Rendez-vous avec Mr X » du 11.03.2006 et du 18.03.2006 qui arrivent à une conclusion semblable.
    Mais quelle particularité la salle des machines aurait elle, sachant qu’en plus 5 ans après la première explosion une seconde s’est produite dans une tranche nucléaire autre, mais dans un endroit similaire à Tchernobyl? La proximité de câble électrique de haute puissance avec de l’eau? … Que faut il en penser…

    Commentaire par neby — 6 mars 2008 @ 1:44

  2. Merci pour cette information.
    Je mets ici les liens vers l’émission (2 x 1/4 d’heure) :
    http://video.aol.com/video-detail/tchernobyl-rendez-vous-avec-x-1-2/3361487000
    http://video.aol.com/video-detail/tchernobyl-rendez-vous-avec-x-2-2/3606311996
    La deuxième en particulier parle de l’explosion dans la salle des machines et des monopôles magnétiques.

    Qu’en penser ? Il n’est pas facile de se faire une opinion sur ce sujet. Entre les faits incomplets, dissimulés ou transformés et une théorie qui reste à démontrer, on ne peut que rester prudent…

    Je renvois le lecteur aussi à un autre billet plus nuancé : http://s.correia.free.fr/wordpress/?p=37

    En cherchant un peu, je suis tombé sur un article récent de Lochak expliquant sa théorie et mentionnant Tchernobyl : http://fr.arxiv.org/abs/0801.2752
    qui a été publié dans la revue Zeitschrift für Naturforschung A http://www.znaturforsch.com/aa/v62a/c62a.htm

    Commentaire par Sebastiao Correia — 7 mars 2008 @ 0:38

  3. ******** Voir à ce sujet ********
    L’émission de télévision :
    « Les détectives de l’histoire »
    « Tchernobyl, qui est coupable »
    France 5 du dimanche 25 avril 2010 16h

    Commentaire par BlackByl — 25 avril 2010 @ 16:06

  4. Bonjour,je m’interesse a la magnetometrie,je cherche a prédire le champ B pour des applications trés spécifiques. Pour ca je dois connaitre les gradients du champ.La trace de la matrice des gradients est nulle ? ou non?
    Il semblerait que l’on ait observé des monopoles magnetiques.Mais comment s’assurer que les lignes ne rebouclent pas « beaucoup plus loin », vers un autre pole tout simplement?
    En particulier, un solénoide trés long et trés fin se comporterait comme 2 monopoles: Les lignes ne se reboucleraient pas?

    Commentaire par DivB? — 19 juillet 2010 @ 22:39

  5. Bonjour, ça fait un moment que je n’ai pas regardé ce sujet et je ne veux pas te raconter n’importe quoi.
    A mon avis, les lignes rebouclent, mais le champ est tellement faible à l’extérieur du solénoïde qu’il en devient négligeable. Le champ dans le solénoïde forme une singularité et donc tu n’auras pas un vrai monopôle. En plus, il y aurait un monopôle positif à un bout et un monopôle négatif à l’autre bout.

    Commentaire par Sebastiao Correia — 26 juillet 2010 @ 0:06

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