Le jugement majoritaire

Voici une méthode de vote expérimental testée lors des élections présidentielles :
Le jugement majoritaire. Avec cette méthode, Bayrou serait président à l’heure qu’il est !
Plutôt que de choisir une personne, il s’agit de qualifier chaque candidat avec une mention allant de « Très bien » à « A rejeter« . Ensuite, la médiane des mentions obtenues par les candidats est calculée pour évaluer la « mention-majoritaire » des candidats qui permet de les classer.
Cette méthode permet d’avoir plus de nuances dans le vote. Notamment, si un électeur est indécis, il peut mettre la même mention à plusieurs candidats. Chaque électeur donne en fait son avis sur tous les candidats. Il n’est pas obligé de choisir un seul candidat.
Note : des méthodes semblables existent avec lesquelles une note est attribuée aux candidats. Il semble cependant que ces méthodes n’ont pas les mêmes avantages.
Un résumé se trouve sur le site Trigofacile.
Pour approfondir le sujet, voir le site du Laboratoire D’Econométrie de l’École Polytechnique, où d’autres articles sont disponibles.
C’est assez séduisant a priori… Mais les électeurs ne peuvent-ils pas manipuler leur vote pour « surfavoriser » leur premier choix ? Par exemple, si on choisit de ne pas jouer le jeu et de rejeter tout autre candidat que celui qu’on souhaite élu, cela marche-t-il encore ?
Commentaire par Tom Roud — 23 juin 2007 @ 14:15
Si un électeur est sûr de son choix, il peut très bien donner à son candidat la mention maximale et rejeter tous les autres. A priori, je n’y vois pas de problème. Si tout le monde fait comme ça, je pense qu’on se retrouve dans la situation actuelle, où l’on choisit uniquement un candidat parmi plusieurs. La différence étant que l’élection se fait en un tour.
Cependant, je pense qu’une bonne partie des gens « joueraient le jeu ». Si on y réfléchit, c’est un peu ce qu’on fait lorsque l’on prend notre décision. On prend les professions de foi des candidats une à une. On rejette d’abord tous les candidats qui ne nous conviennent pas (d’ailleurs, en moyenne, les électeurs ont rejeté 4,1 candidats). Ensuite, on se demande lequel des candidats restant ferait le mieux l’affaire
On a d’ailleurs vu à ces élections (comme aux autres) que beaucoup d’électeurs sont indécis quant au candidat « idéal », et ce, jusqu’au dernier moment. Par contre, je pense que ces électeurs savent très bien pour qui ils ne voteront jamais.
Prenons le cas de Le Pen. Avec un tel système, il n’aurait aucune chance d’être élu puisque une grande majorité rejetterait sa candidature. Avec le système actuel, en 2002, il a réussi à être au deuxième tour et 80% ont voté contre lui, mais pas « pour » Chirac.
Ce qui me plaît bien dans ce système, c’est que chaque électeur exprime son opinion sur tous les candidats. On a ainsi l’opinion de la France entière sur chaque candidat. Cela me paraît beaucoup plus juste pour choisir un président que le système actuel.
Commentaire par Sebastiao Correia — 23 juin 2007 @ 18:18