QLog (Quantized Log)

Des interférences avec des particules

Classé dans : quantique — Sebastiao Correia 29 septembre 2008 @ 0:41
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Source : [0809.0616] Event-by-event simulation of double-slit experiments with single photons

L’objectif de l’article est de montrer que les figures d’interférences produites par des expériences de type « fentes d’Young » peuvent être simulées par ordinateur en posant un modèle de type corpusculaire et en modélisant judicieusement les détecteurs.

Le modèle proposé est strictement local et causal et décrit complètement l’apparition d’interférences. Il s’exprime en termes de particules seulement et n’utilise ni les concepts de la mécanique quantique, ni ceux des probabilités. Les photons sont émis par une source un à un et n’ont pas d’interaction entre eux. Ils possèdent l’information de la fente par laquelle ils sont passés (encodée dans la phase)., mais cette information n’est pas utilisée directement pour la reconstruction des interférences.

Tout réside dans la modélisation du détecteur de photons qui se veut un peu plus réaliste que d’habitude. En effet, le modèle prend en compte les effets de mémoire et de seuil des détecteurs.

Les protagonistes de la simulation sont les suivants :

  1. Le photon i est modélisé par un vecteur à deux dimensions représentant la phase phi_i du champ électromagnétique vec{e_i}=(cos phi_i , sin phi_i). Sa phase porte l’information du temps de vol (modulo la longueur d’onde) et est calculée selon les lois de l’optique géométrique.
  2. La source « attend » que le photon ait atteint le détecteur avant d’envoyer le photon suivant.
  3. Le détecteur possède un vecteur interne de polarisation vec{p_i} de norme inférieure à 1. Ce vecteur de polarisation est mis à jour lors de la réception d’un photon i par la formule vec{p_i} = gamma vec{p_{i-1}} + (1- gamma) vec{e_i}. Et le signal de sortie du détecteur vaut 1 (photon détecté) lorsque le module de la polarisation est supérieur à un seuil r_i, sinon 0 (photon non détecté). Le paramètre gamma contrôle la mémoire du détecteur entre chaque photon ainsi que l’effet du champ électromagnétique du photon sur le détecteur. le paramètre r_i est aléatoire et représente l’imprévisibilité de la réponse du détecteur.

Ces équations ne sont pas prises au hasard mais respecte la théorie de Maxwell.

Le détecteur a une extension spatiale limitée. Il en faut donc une grande quantité pour former un écran derrière les fentes d’Young.

Avec ce modèle, les auteurs reproduisent les résultats quantitatifs des expériences de la double fente, de l’interférence de deux sources et du biprisme de Fresnel.

L’accord avec les différentes expériences est obtenu avec gamma=0.999.

Plusieurs points mériteraient probablement d’être détaillés dans l’article :

  • Pourquoi cette valeur de gamma, comment varient les figures d’interférences lorsque gamma varie.
  • Quelle est la distribution utilisée pour le seuil r_i ? Et quelle est sont influence sur les interférences ? Faut-il nécessairement avoir un seuil aléatoire ?
  • Quelle est l’extension spatiale d’un détecteur ? Que se passe-t-il lorsque l’on fait varier ce paramètre ?

Un des auteurs avait déjà proposé une simulation de l’expérience EPR reproduisant les caractéristiques quantiques à partir d’un modèle classique dans lequel le détecteur joue un rôle essentiel.

Ces modèles sont intéressants parce qu’ils montrent qu’on peut reproduire les phénomènes soit-disant typiquement quantique à l’aide de modèles réalistes simples. Ils ne remettent pas en cause la mécanique quantique mais participent à sa démystification. Cependant cela restent des modèles pour lesquels certains paramètres sont ajustés de façon à coincider avec les expériences. Il me semble que pour le moment, aucun de ces modèles ne justifie complètement les valeurs des différents paramètres.

PS: En recherchant des références pour ce billet, je suis tombé sur ce site avec des simulations visuelles d’optique ondulatoire. A visiter pour ceux qui veulent se remémorer ou simplement découvrir les différents types d’interférences.

Base de données et ordinateurs quantiques

Classé dans : Informatique, quantique — Sebastiao Correia 21 septembre 2008 @ 14:55
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[0705.4303] Database Manipulation on Quantum Computers

Dans cet article, l’auteur tente de définir les opérations principales de manipulation de données dans les bases de données classique, à savoir les quatre opérations fondamentales du langage SQL :

  • Select : trouver un élément
  • Insert : ajouter un élément
  • Update : modifier un élément
  • Delete : supprimer un élément

L’auteur définit les opérations élémentaires d’un nouveau language de requêtes appelé QQL (Quantum Query Language) censé reproduire le SQL pour une base de données quantique.

Pour avoir un intérêt, la base de données doit se trouver dans un état de superposition quantique. Elle consiste en un registre de n+t qubits, n étant le nombre de qubits de stockage (permettant de stocker 2^n enregistrements) et t étant le nombre de qubits temporaires nécessaires pour les diverses opérations.

L’auteur propose des opérateurs quantiques pour les opérations INSERT, UPDATE qui permettent d’insérer ou de mettre à jour plusieurs enregistrements en même temps. Pour l’opération de DELETE, la question reste encore grandement ouverte et quelques pistes sont proposées. L’opération de SELECT est résolue par l’Oracle quantique (voir l’algorithme de Grover ou sur wikipedia).

Un article plus récent propose également un langage appelé QQL, mais l’accès n’étant pas gratuit, je n’ai pas encore pu le lire (la problématique abordée semble néanmoins différente)…

L’univers est-il mathématique ?

Classé dans : Maths, Philosophie, Rendez-vous — Sebastiao Correia 11 septembre 2008 @ 0:51
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Une émission à écouter sur France Culture.

Quand ?
Vendredi à 14h.